En descendant la Meuse de Liège vers Visé, entre Cheratte et Herstal, se trouve le lieu-dit de Chertal. La société Espérance-Londgoz avait choisi cet emplacement au début des années 1960 pour y installer une aciérie, qui transforme la fonte des hauts-fourneaux en acier et un laminoir à chaud, qui, après mise en forme des lingots en blocs d’acier appelés brames, produit des tôles épaisses.
Ils sont restés en activité jusqu’en 2011, quand l’ensemble des outils de la sidérurgie à chaud liégeoise se sont arrêtés.
Récupérer un ancien wagon-thermos, le restaurer et l'installer bien en vue devant la maison de la métallurgie, c’est le projet d’une poignée de nostalgiques du passé industriel de notre région. Ces wagons-thermos transportaient la fonte liquide des hauts-fourneaux de Seraing et Ougrée vers l'aciérie à Chertal. Leur forme effilée les a aussi fait surnommer "poches-torpilles".

22 kilomètres des hauts-fourneaux à l'aciérie
Depuis le début des années soixante, la sidérurgie liégeoise était écartelée entre deux sites : Seraing et Chertal. Les hauts-fourneaux se trouvaient à Seraing (et Ougrée) en amont de Liège, l'aciérie se trouvait à Chertal, en aval de la ville. L'aciérie de Chertal avait été construite par l'ancienne entreprise Espérance-Longdoz. Un haut-fourneau était prévu pour plus tard. Mais l'Espérance-Longdoz a été absorbée par Cockerill-Ougrée et le haut-fourneau de Chertal n'a jamais été construit.

Conséquence : il a fallu alimenter la nouvelle aciérie en fonte liquide à partir de hauts-fourneaux situés à 22 kilomètres. Les wagons-thermos étaient remplis de métal en fusion à Seraing et acheminés à travers la ville. Depuis la construction de Chertal jusqu’à l’arrêt des hauts-fourneaux d'Ougrée et de Seraing, Liège a été tous les jours traversée par des milliers de tonnes de fonte en fusion. Aucun de ces wagons ne s’est jamais renversé.

1842 : Après la mort de John Cockerill, les banques et l'Etat belge ont pris la main sur ses affaires.
Création de la Société anonyme John Cockerill, qui, quelques années plus tard, est la plus puissante entreprise au monde. On y exploite le fer et le charbon ; on y fabrique de l'acier et des machines.

1914 : Après des décennies d'expansion et de modernisation de ses activités, la société connaît un brutal coup d'arrêt avec la guerre. L'occupant démantèle les outils ; certains sont expédiés en Allemagne. Dans les années 1950-1960, la SA Cockerill créée un pôle industriel liégeois en achetant plusieurs entreprises sidérurgiques et minières locales.

En 1981, c'est la fusion des bassins sidérurgiques liégeois et carolo avec le rachat de Hainaut-Sambre. Le nouveau nom de l'entreprise est Cockerill-Sambre. L'Etat belge détient 80% du capital.

Entre 1983 et 1985, Jean Gandois, un capitaine d'industrie français, réorganise drastiquement Cockerill-Sambre car les affaires vont très mal.

En 1988, la gestion de Cockerill-Sambre est confiée à la Région wallonne.

1998 est l'année de la privatisation complète de Cockerill-Sambre, intégrée au groupe français Usinor.

En 2002, Usinor fusionne avec l'espagnol Aceralia et le luxembourgeois Arbed pour former Arcelor.

En 2006, le groupe indien Mittal Steel Company lance une offre publique d'achat hostile sur Arcelor et constitue le groupe ArcelorMittal.

En 2011, Mittal ferme définitivement la phase à chaud liégeoise.

En 2013, le groupe ferme plusieurs usines de la phase à froid et il ne conserve à terme que 1000 travailleurs dans le bassin liégeois.
La sidérurgie liégeoise en quelques dates-clé
LE SITE DE CHERTAL
LE BASSIN SIDÉRURGIQUE LIÉGEOIS
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