L'Arbre Saint-Roch à Oupeye : Histoire et Symbolisme
L'Arbre Saint-Roch est un tilleul qui se trouve sur la commune d'Oupeye. Il est associé à un saint vénéré autrefois contre les épidémies.
Localisation et Fonction de Carrefour
· Situation : L'Arbre Saint-Roch est situé à un carrefour important sur la commune d'Oupeye.
· Fonction Historique : Dans le passé, les arbres de carrefour servaient de points de repère essentiels pour les voyageurs. L'Arbre Saint-Roch marquait l'intersection d'une ancienne « Visévoie » (chemin N°11) avec un autre chemin (N°10) qui reliait autrefois Vivegnis à Hermée.
o Note : Les "Visévoies" étaient des routes historiques reliant autrefois des villes comme Huy et Liège à Maastricht, en passant par Visé.
· Toponymie : Son importance a été pérennisée, car une rue porte son nom à proximité : la Rue de l'Arbre Saint-Roch (4680 Oupeye).
Symbole Religieux et Culte
· Association à Saint Roch : L'arbre a été associé à Saint Roch, un saint particulièrement invoqué lors des épidémies (notamment la peste), un phénomène malheureusement courant au Moyen Âge.
· Remplacement ou Vénération : Historiquement, bon nombre de chapelles ont été construites à l'emplacement d'arbres sacrés ou ont été associées à eux. L'Arbre Saint-Roch s'inscrit dans cette tradition des arbres protecteurs, où l'arbre était considéré comme un intercesseur auprès de la divinité pour préserver la population des calamités et des maladies.
· Patronyme Local : Le culte de Saint Roch est présent dans la région ; par exemple, le Patro d'Oupeye est nommé "Patro Saint-Roch & Saint-Remy".
L'Arbre comme Mémoire
· Arbre Mémoire : Les arbres, en raison de leur longévité, ont souvent été plantés pour perpétuer le souvenir d'un événement marquant ou d'une signification symbolique. Le tilleul Saint-Roch s'inscrit dans ce rôle, conservant la mémoire de son rôle de protection et de repère historique.
· Ancien Arbre : Le site faisait autrefois référence à un Chêne de Oupeye, désigné comme l'ancêtre de l'arbre actuel (souvent un chêne ou un tilleul reprenant la même fonction à travers les siècles).
L'Arbre Saint-Roch est donc un bel exemple de petit patrimoine populaire qui combine la fonction pratique de repère de carrefour avec une signification spirituelle et protectrice issue des croyances ancestrales.
La Visévoie de Saint-Walburge à Oupeye
L'itinéraire spécifique que vous citez fait partie des Visévoies qui sillonnaient le plateau de la Hesbaye liégeoise, par opposition à celles qui longeaient la rive de la Meuse.
Le Tracé (selon les sources historiques)
· Point de Départ : Les hauteurs de Liège (quartier de Sainte-Walburge).
o Note : Sainte-Walburge (ou Saint-Walburge) était un point stratégique pour sortir de Liège vers le nord, situé sur les hauteurs (près de l'actuel CHR de la Citadelle).
· Itinéraire : La route se dirigeait vers le nord en passant par Vottem et les Hauts-Sarts (régions qui se trouvent sur les crêtes de la vallée mosane).
· Destination : Le chemin atteignait ensuite la commune d'Oupeye.
Cet itinéraire, en suivant les lignes de crêtes, formait souvent une ligne droite qui permettait de relier le centre urbain de Liège aux villages du plateau en évitant les méandres de la vallée de la Meuse.
Contexte Historique et Datation
· Mention Ancienne (1294) : La mention d'une « Visévoie » à Oupeye dès 1294 (et ailleurs, comme à Ans) témoigne de l'ancienneté de cet axe de communication. Le nom Visévoie est attesté dans des documents médiévaux, souvent pour délimiter des territoires.
o L'existence d'une route est antérieure à 1294 ; cette mention confirme son usage et son importance à la fin du XIIIe siècle.
· Mention Précise (1594) : Le fait que cet axe soit cité comme tel en 1594 indique qu'il était encore un chemin bien reconnu et utilisé, jouant son rôle de connexion entre Liège et les villages du plateau.
· Fonction de Repère : Comme nous l'avons vu avec l'Arbre Saint-Roch, ces Visévoies servaient de points de repère et marquaient le carrefour avec d'autres chemins locaux (comme celui reliant Vivegnis et Hermée).
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Désuétude
Bien que ces routes aient été vitales, certaines Visévoies sont tombées en désuétude avec le temps, souvent au profit de nouvelles routes aménagées. Certains documents font référence à ces chemins anciens, même au XVIIIe siècle, tout en notant leur état dégradé ou leur moindre utilisation.