La Montagne Saint-Pierre (ou Sint-Pietersberg en néerlandais) est un site naturel et historique exceptionnel. Ce n'est pas une "montagne" au sens alpin du terme, mais un vaste plateau calcaire s'étendant entre les vallées de la Meuse et de l'Albert, à la frontière entre la Belgique (Région wallonne et flamande) et les Pays-Bas (Maastricht). Voici tout ce qu'il faut savoir sur ce lieu fascinant :

1. Qu'est-ce que c'est exactement ?

Il s'agit d'un plateau de craie (tuffeau) qui s'est formé il y a environ 70 millions d'années, à l'époque où la région était recouverte par une mer tropicale peu profonde. C’est un véritable "livre ouvert" sur l'histoire de la Terre. On y a découvert des fossiles célèbres, notamment ceux du Mosasaurus (un grand reptile marin de l'ère des dinosaures), dont le premier spécimen mondial a été trouvé ici au XVIIIe siècle.

2. À quoi sert-elle ? (Hier et aujourd'hui)

L'utilité de la montagne a évolué de façon radicale au fil des siècles :

3. Quels animaux y vivent ?

Grâce à son microclimat chaud et sec (dû au sol calcaire qui absorbe la chaleur), la montagne abrite des espèces qu'on ne trouve nulle part ailleurs dans la région :

4. Une flore digne du sud de la France

La Montagne Saint-Pierre est célèbre pour ses pelouses calcaires. On y trouve :

5. Ce qu'on peut y faire "encore plus"

Explorer le "Monde d'en dessous" (Les Galeries)
Le sous-sol de la montagne est un véritable gruyère. Si vous aimez l'aventure, vous pouvez participer à des visites à la lanterne.

Découvrir des monstres marins au Musée
Puisque la montagne était autrefois au fond d'une mer tropicale, elle cache des trésors.

Vivre l'histoire militaire au Fort d'Eben-Emael
C'est l'un des lieux les plus impressionnants de la région. Ce fort géant, construit dans les années 30, était considéré comme imprenable. Vous pouvez visiter ses kilomètres de galeries souterraines, ses chambrées, sa cuisine et surtout ses énormes coupoles de combat qui sortent du sol comme des soucoupes volantes en acier.

Observer le passage des géants aux Écluses de Lanaye
Au pied de la montagne, vous trouverez le complexe des écluses de Lanaye. C’est un spectacle fascinant de voir d'énormes péniches et des paquebots de croisière franchir une différence de niveau de près de 14 mètres entre le Canal Albert et la Meuse. Une nouvelle écluse géante (225 mètres de long) y a été inaugurée récemment.

Une pause gourmande et locale à la Ferme de Caster
En plein milieu de la réserve naturelle se trouve la Villa Castrum (Ferme de Caster). C'est l'endroit idéal pour faire une halte. Des bénévoles y proposent souvent des produits locaux, des jus de fruits biologiques ou des bières de la région. C'est un lieu hors du temps, sans voitures, où l'on n'entend que le chant des oiseaux.

S'offrir un panorama de "Canyon" à la Carrière ENCI
L'ancienne carrière de ciment a été réaménagée de façon spectaculaire. Une immense plateforme d'observation surplombe le vide et offre une vue plongeante sur un lac turquoise et des parois de craie blanche. On se croirait presque dans un canyon du Far West américain, mais en plein cœur de l'Europe !

Traverser les frontières sans s'en rendre compte
C'est l'une des rares régions où l'on peut commencer sa promenade en Belgique (en Wallonie), passer en Flandre après 10 minutes, et finir aux Pays-Bas pour prendre un café à Maastricht, le tout à pied ou à vélo. Les sentiers sont parfaitement balisés avec des poteaux indicateurs "transfrontaliers".

Travaux et conservation

1. Le retour des "Pelouses Calcaires"
Avant que l'homme n'arrête de faire paître des animaux sur la montagne au début du XXe siècle, celle-ci n'était pas couverte de forêts, mais de pelouses rases remplies de fleurs. En abandonnant l'élevage, les buissons et les arbres ont poussé, étouffant les plantes rares. Le travail de Natagora (l'association de protection de la nature en Wallonie) consiste à "réouvrir" le paysage pour laisser la lumière atteindre le sol.

2. Pourquoi "interconnecter" les pelouses ?
Le terme "interconnecter" que vous mentionnez est la clé de ce projet de 2011-2012.

3. Les bénéficiaires de ces travaux
Grâce à ce chantier de 2011, on a vu revenir en grand nombre :

4. Et après le déboisement ? (L'entretien)
Une fois que les arbres sont coupés, le travail n'est pas fini. Si on ne fait rien, la forêt revient en quelques années. C'est là qu'interviennent les "tondeuses écologiques" : Natagora utilise des troupeaux de moutons rustiques (les moutons Mergelland). Ils mangent les jeunes pousses d'arbres et maintiennent la pelouse rase sans avoir besoin de machines.

5. Un projet à grande échelle (LIFE)
Ce que vous décrivez faisait partie d'un projet plus large appelé "Life Hélianthème". C'était un programme européen de grande ampleur pour restaurer les sites calcaires de la région.

En résumé : Ce chantier que vous citez était une étape historique pour rendre à la Montagne Saint-Pierre son visage d'autrefois : celui d'une colline aux couleurs méditerranéennes, plutôt que d'une forêt de pins et de ronces. Aujourd'hui (plus de 10 ans après), on peut dire que c'est une réussite : la Montagne Saint-Pierre est devenue l'un des endroits les plus riches en biodiversité de toute la Belgique !